Cheverny et la biodiversité à travers les siècles


L’histoire se répète à Cheverny : suivant les traces du célèbre botaniste et taxinomiste (1) du 19e siècle, Adrien Franchet*, la municipalité de Cheverny s’intéresse à la biodiversité. 

Le vendredi 26 octobre, Pierre Lebouteux premier adjoint au maire et Daniel Besnard, président du Comité Départemental de Protection de la Nature et de l’Environnement (CDPNE), ont signé la première convention IBC (Inventaire de la Biodiversité Communale). 
C’est en 2011 que la Région Centre adopte sa stratégie régionale pour la biodiversité, cadre des IBC. Elle développe le concept en Loir-et-Cher en 2012 et la commune de Cheverny est l’une des communes pilotes du territoire régional, choisie pour sa grande diversité : sa forêt classée zone Natura 2000, son vignoble, son agriculture et son tourisme. Il s’agit d’une démarche volontaire de la commune pour la connaissance de son patrimoine naturel, démarche qui apporte une plus-value environnementale et lui permet de protéger et valoriser ce patrimoine. L’IBC contribue aux études environnementales nécessaires aux différents projets d’aménagement (PLU notamment). Garant du bon déroulement du projet et de la prise en compte des objectifs à atteindre, un comité de suivi a été constitué qui rassemble une dizaine d’acteurs du territoire : des membres du CDPNE ainsi que des élus du conseil municipal, un viticulteur, le propriétaire du château de Cheverny et de la forêt, un représentant de l’association pour la protection des sites, un représentant de l’association du Club des Seniors. Cette action, conduite sur une durée de 15 mois, a débutée en octobre 2012 et
se terminera en décembre 2013. Le financement de la mission est pris en charge à 70 % par la Région et à 30 % par le CDPNE et le Conseil général. Rendez-vous pour le bilan début 2014.
1) La taxinomie (ou taxonomie) est la science qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les classer.
Le Héron - La Grenouille n° 18 - janvier 2013
*Adrien-René Franchet naît à Pezou (Loir et Cher) le 19 avril 1834. Le jeune Franchet constitue ses premiers herbiers dès l’âge de 10 ans dans le jardin du curé des Montils qui lui enseigne les premiers rudiments du latin. Il occupe de la même façon ses loisirs pendant ses études au petit séminaire de Blois. En 1857, alors qu’il a 23 ans, le marquis Paul de Vibraye, propriétaire du château de Cheverny, qui recherche un collaborateur, le remarque et il devient le conservateur des collections du marquis jusqu’en 1880. En effet, à cette époque, Paul de Vibraye constitue les éléments d’une collection qui devait devenir plus tard l’une des plus belles collections archéologiques et géologiques appartenant à un particulier. Durant cette période, Adrien Franchet continue de parcourir la campagne, en particulier dans le Loir-et-Cher et sur le territoire des communes de Cheverny où il travaille et de Cour-Cheverny où il habite (2), ainsi que des communes environnantes. Il ne s’occupe alors que des plantes françaises et européennes. C’est après être entré au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, après la mort du marquis de Vibraye survenue en 1880, qu’il s’applique surtout à l’étude des massifs montagneux de la Chine occidentale. Il a compris l’intérêt présenté par ces régions pour expliquer la distribution géographique de certains groupes, notamment ceux caractéristiques de la flore alpine européenne et il devient le spécialiste incontesté des rhododendrons, issus de nos régions montagneuses, mais aussi originaires de l’Himalaya, de Chine et du Japon. C’est au 19e siècle que le véritable succès du rhododendron a commencé avec les espèces d’origines himalayenne et chinoise (Rhododendron auriculatum et seroticum). Au total, Adrien Franchet identifie 172 rhododendrons. Véritable « chasseur de plantes », il décrit plus de 2 000 espèces nouvelles et définit 28 genres. Adrien Franchet meurt le 12 février 1900. Comme vous pouvez le constater, l’étude de la « biodiversité » (que l’on ne nommait pas encore de cette façon) n’est pas nouvelle à Cheverny !
2) Adrien Franchet s’est marié le 21 novembre 1866 à Cour-Cheverny avec Anne Noémie Trochu, descendante du dramaturge du 17e siècle Jean Racine (Anne Racine, petite fille de Jean Racine était l’arrière grand-mère de Anne Noémie Trochu).

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