Troussay n'a pas vendu son âme

Les 4, 5 et 6 octobre 2014 avait lieu, au château de Troussay, la vente d’une partie des collections du baron Stanislas de Sainte Marie, propriétaire du domaine. Un événement qui a été beaucoup relayé par les médias (dont internet), mais qui laisse cependant une impression superficielle pour ne s’être attaché qu’à la partie visible de la vente et en assurer la promotion. 

Chacun était dans son rôle, mais il en résulte un malentendu qui a été renforcé par l’annonce de la mise en vente du château. La mention « La propriété est à vendre » est reprise dans la brochure éditée par l’étude de Maître Rouillac (père et fils), commissaires priseurs, où sont présentés les lots de la vente des collections. D’aucuns ont pu penser que le château avait été vidé entièrement de son mobilier en prévision d’une vente à court terme. La réalité est d’une autre nature. « La Grenouille » a rencontré Stanislas de Sainte Marie, qui a tenu à préciser le contexte de ces événements. 
Stanislas de Sainte Marie : « Que Troussay puisse être vendu est seulement une hypothèse. Nous envisageons, avec mes trois enfants, d’autres solutions. Il est raisonnable de prévoir la transmission de ce patrimoine en explorant plusieurs possibilités. Si vente il y a, elle se fera dans un contexte et des conditions favorables, mais ce n’est pas l’hypothèse que nous privilégions et il n’y a pas de caractère d’urgence ». 
La Grenouille, en ouvrant ses gros yeux bien grand, a pu constater avec étonnement que, trois jours après la vente d’une partie du mobilier, les pièces concernées (pratiquement tout le rez-de-chaussée) étaient toujours aussi meublées. 
Stanislas de Sainte Marie : « Le château est ouvert à la visite, comme à l’habitude. Il a été remeublé immédiatement, en complément, avec du mobilier de grande qualité issu de mon appartement parisien. Ce vaste appartement de famille a été vendu en 2007 et les meubles qu’il contenait entreposés soigneusement en réserve. La sélection du mobilier pour constituer la récente vente aux enchères à Troussay, a procédé d’un travail qui a duré presque une année. Il a consisté à reprendre, avec l’aide de Yves Dauger, expert en mobilier et objets d’art, ce qui avait été élaboré à Paris en 2007 lors du déménagement de mon appartement parisien. La sélection s’est donc étirée sur plusieurs mois, en y intégrant du mobilier du château de Troussay. Le choix (difficile) a largement tenu compte des critères affectifs. Quand la liste a été définie, j’ai contacté Maître Rouillac, commissaire priseur, que je connais personnellement et dont j’apprécie le professionnalisme. La vente des livres a eu lieu le samedi 4 octobre (80 % ont été adjugés). La vente des meubles et tableaux s’est déroulée le dimanche. Certains meubles sont partis dans de très bonnes conditions, d’autres autour de l’évaluation qui, à l’image du marché de l’art d’aujourd’hui, est basse. Il y a eu aussi des invendus... et je m’en réjouis ! Malgré le fait que, avec mes enfants, nous avions décidé de nous séparer d’un certain nombre de choses qui ne nous coûtaient pas trop sur le plan affectif, nous ne sommes pas mécontents qu’elles nous reviennent... et pas question de les remettre en vente ! Le lundi 6 était réservé au « Fonds de château » (brocante) »



Vous l’aurez compris : la vente aux enchères de ce mois d’octobre n’est qu’une parenthèse dans l’histoire du domaine de Troussay. Le renouvellement d’une partie du mobilier mérite que vous veniez le découvrir. 

La Grenouille - La Grenouille n° 25 - Octobre 2014

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